À PROPOS…

Furtivement
offrir ces espaces de mystère
ces pièges, lieux oniriques laissant toute béance
à l’univers secret de nos désirs
vanités éphémères,
afin
que dans l’instant du regard,
le vertige de nos curiosités sensuelles
érotiques
dans l’instant même du voir, nous interroge.
Ces vanités chantent nos nostalgies,
là où le présent féconde nos moments d’incertitudes.

JL Martz – Artiste plasticien, sculpteur, peintre, graveur et ami.

                                                                                                                    Démarche :

Au commencement, le support n’est jamais vierge. C’est un palimpseste, qui se nourrit de la présence et de l’effacement « d’empreintes de territoires », de collages de cartes géographiques anciennes, que l’on pourrait se contenter de contempler, comme des gravures merveilleuses nous invitant au voyage spatial et temporel.

Il y a un sacrilège assumé à les recouvrir d’encres en épousant les lignes et les formes guidées par les courbes topographiques. Ces sacrifices se poursuivent par l’intégration d’images  de reproductions d’œuvres ou de photos, de gravures de collections, empruntées à des fragments d’une histoire de l’Art Universelle.

C’est une iconographie hybride, faite d’éléments disparates, qui résonnent entre eux, prenant un sens nouveau dans une appropriation personnelle. Mon travail se fait comme une aventure, qui s’improviserait au fil des rencontres, à partir de choix de recouvrements, de rapprochements, d’escamotages, de surgissements et d’effacements. Il y a la disparition de quelque chose, qui ne reviendra jamais, mais également une préservation respectueuse par la réserve, qui révèle, met en lumière, ouvre un champ de possibles.
La lumière semble s’extirper de l’obscurité,  l’inverse est tout aussi probable… Il suffit de choisir son point de vue.

Les collages se fondent dans un ensemble de techniques mixtes, avec des ajouts graphiques, des touches picturales, des incrustations de mots énigmatiques, décalés; parfois même des intégrations d’objets dans des mises en reliefs, tels de petits dioramas, jouant avec les décalages d’images et d’objets dans la profondeur et l’espace circonscrit de mises en boîtes ou de verres bombés. 
Des liens se créent, une nouvelle mythologie se dessine, prolongeant ce qui s’est engagé depuis des années, en se réinventant progressivement avec le hasard de rencontres providentielles.

L’élaboration d’une composition nouvelle se construit, dans des scénarios multiples, mêlant l’intuition à la raison, qui se répondent, avec  la cohérence et l’évidence de l’instant présent.

C’est le condensé d’un monde à la fois familier et étrange, qui s’organise ; une représentation scénographique de thématiques, qui fondent son essence :
La Vie joue avec la Mort et questionne sur la façon de la déjouer, en vain.
L’Art pactise avec des semblants de savoirs scientifiques, l’inverse serait peu probable.

L’Humain est un prolongement de la Nature, avec laquelle il forme un Hybride déchu.
Le Microcosme et le Cosmos se placent sur la même échelle et l’espace peut ainsi se réorganiser librement.

La beauté sensuelle des Corps est confrontée à la déchéance et aux monstres cauchemardesques de notre enfance, simple écho de notre Monde présent.
L’Amour se joue, avec la dramaturgie d’une mise en scène théâtrale, dans son emprise sensuelle avec la Mort.

Le Drame badine avec l’Humour, ouvrant des échappatoires à la Mélancolie.
Le Sacré s’acoquine avec le Profane, comme toujours et ce dialogue semble chercher le Sens de la Vie.

L’Apocalypse jette son rideau sombre, avec la légèreté d’un silence de plomb.
Le Temps passe et se suspend, dans des Vanités éphémères, qui se rêvent éternelles.

Les relations humaines sont à l’image de la vie : Mystérieuses et complexes, figées dans le chaos vertigineux de l’abondance d’un cabinet de curiosités habité.

C’est une œuvre ouverte, qui peut être reprise et modifiée au fil des années dans une réappropriation, qui suit les évolutions de la vie, comme s’il ne fallait pas lâcher le fil du temps, qui file sans se retourner, comme si tout était lié à jamais.

Les interprétations se veulent multiples et évolutives à volonté, n’en affirmant aucune de manière définitive, laissant à chacun la liberté d’y trouver ses propres sensations et de les renouveler à l’infini. Il y a bien l’espoir de pouvoir offrir quelques instants d’égarement, de rêve et de méditation, en éprouvant le sentiment de pouvoir approcher – ne serait-ce qu’un instant – quelque chose d’imprégnant et qui restera intangible à jamais.

                                                                                                                                                                                                                                                   Lp